Par Elodie Weymeels
Ces tongs brésiliennes foulent les plages et le bitume du monde entier depuis les années 60. Tout a commencé dans les favelas de Sao Paulo, là où on n’a pas un sou pour s’acheter des chaussures… Les Havaianas étaient blanches et bleues. Aujourd’hui, on compte plus de 200 codes couleurs ! Retour sur l’histoire étonnante de cette flip flop qui s’est construit un empire tout en restant toujours aussi cool.
Pourquoi la Havaianas s’appelle « Havaianas » (Hawaïennes) et pas « Brasileiras » (Brésiliennes) ? A l’époque de son lancement, début des années 60, Hawaï était la destination qui faisait rêver par excellence : un paradis plein de soleil, de surf et de bonne humeur. Un univers qui collait bien à la flip-flop.
Les Havaianais sont inspirées de la Zori, une chaussure japonaise traditionnelle très répandue et très peu chère dont les brides sont fabriquées en tiges de riz et la semelle en tiges tressées. Clin d’oeil à cette inspiration : le haut de la semelle des Havaianas a toujours reproduit les pailles de riz tressées.
La bride reprend elle un motif grec.
Les semelles de ces tongs sont faites en caoutchouc notamment. La « recette » est, comme celle du Coca-Cola, classée « Secret Défense » depuis 1962, date du lancement de la marque ! En tous les cas, elles sont ultra-résistantes et si l’on dit qu’une paire d’Havaianas dure environ 3 ans, c’est non pas qu’elle soit bonne à jeter à la poubelle mais l’attrait de la nouveauté a raison des anciennes
Dans les usines de fabrication des flip-flops, les déchets en caoutchouc sont récupérés et réutilisés pour redevenir des semelles : 90% des déchets sont réutilisés de cette façon. Les 10% restants sont utilisés par d’autres industries.
De même, en Europe, les 170 boutiques Havaianas sont des magasins ouverts entre avril et octobre. Elles sont pour certaines d’entre elles partagées avec des marques travaillant sur la saison d’automne-hiver, malin non ?
C’était il y a 20 ans. Le Brésil accueille la Coupe du monde et Havaianas en profite pour lancer une tong « Brasil » aux couleurs du pays. Le jaune, vert et bleu envahit le Brésil mais aussi le monde entier. Les Havaianas dépassent définitivement les frontières pour flip-flopper à travers le monde, devenant objet du désir et de la cool-attitude, chez les hommes, chez les femmes, chez les jeunes ou moins : tout le monde peut en porter sans dénoter.
Havaianas fait directement référence aux tongs pour les Européens, mais la marque s’est beaucoup agrandie. Des brides à l’arrière transforment les flip-flops en sandales, des éditions limitées avec des designers triées sur le volet voient le jour. En 2010 les Soul forment le croisement entre la Havaianas et l’espadrille et même la basket. On trouve aussi des bottes et une collection beachwear, homme et femme.
Pourtant, c’est la tong par excellence qui continue à être le fer de lance de Havaianas. L’an passé, 229 millions de paires ont été vendues, ce qui en fait 435 par minute.
Toute l’histoire de la saga de cette marque brésilienne qui a conquis le monde et reste l’une des plus populaires de son pays ICI, dans la partie lifestyle de lalibre.be