Par Frédéric Loore
La crise sanitaire et le confinement généralisé les ont pris au dépourvu plus que quiconque. Toutes les portes auxquelles ils frappent d’ordinaire se sont soudain refermées. Plus d’issues de secours. Eux, ce sont les gens de la rue. Dans Bruxelles, ils sont plus de 2 000. Toute l’année, le Samusocial est sur le front de l’urgence pour venir en aide à ces victimes de l’extrême précarité. Depuis un mois et demi, l’association affronte un ennemi invisible. Immersion dans le quotidien des oubliés du coronavirus.
Autour du café et du thé, Frédérick et Gaëlle, maraudeurs de jour du Samusocial, entretiennent le lien avec ces migrants soudanais échoués sur les quais, derrière Tour & Taxis.
Gaëlle et Frédérick vérifient que chacun de leurs bénéficiaires a bien reçu son colis de nourriture, y compris ceux qui ont passé la nuit éveillés et qui récupèrent pendant la journée.
Gaëtan et Bruno ont repéré très tard dans la nuit une jeune femme sans-abri. Les chiens ne sont pas admis dans les centres d’hébergement. Alors ils vont la conduire dans un parc qu’ils savent sûr pour y passer la nuit sous tente.
Dans la commune d’Evere, l’équipe de nuit découvre un nouveau squat où les occupants dorment profondément. Visiblement ses occupants manquent de tout. L’équipe leur laisse nourriture et eau. Elle reviendra le lendemain pour leur parler.
Gaëtan et Bruno écoutent attentivement les récits erratiques d’un réfugié originaire d’Afghanistan. Ses souvenirs sont confus, ses histoires abracadabrantes. Les deux travailleurs sociaux ont du mal à suivre mais créer du lien, écouter, partager fait partie du boulot.
Gaëtan et Bruno, sur un trottoir entre le Passage 44 et la gare Centrale, en discussion avec une dame qui ne souhaite pas rejoindre un abri de nuit.
Dans le parking souterrain du Décathlon d’Evere, Bruno, l’assistant social rencontre Ali, un réfugié soudanais. En transit à Bruxelles, il attend de tenter sa chance à Calais mais les camions pour l’Angleterre sont rares actuellement. Ali a reçu des gaufres et des boites de thon qu’il a voulu partager avec le photographe.
Omar, coordinateur au centre d’hébergement du botanique, aujourd’hui fermé, assiste au transfert à l’hôpital d’un hébergé qui, désespéré, a avalé d’un coup toute une grande quantité d’anxiolytique.
Dans les centres d’hébergement, il faut être enregistré à l’avance pour entrer afin de gérer les lits. Karine attend les bénéficiaires avec sa liste. Les inscrits doivent être rentrés avant 21h30.
Francisco prend le temps de papoter avec une dame au réfectoire du centre d’hébergement du Samusocial Poincaré à Anderlecht.
Thierry, l’infirmier du centre Botanique, tente de soulager au mieux ceux qui ont des problèmes de santé. Pendant la pandémie, l’accès aux soins est beaucoup plus compliqué pour les sans-abri qui accusent des retards de traitement dans leur pathologie.
Thierry, l’infirmier du centre Botanique, accompagne l’ambulance qui emmène un cas suspect de Covid-19 à l’hôpital Saint-Pierre.
Au centre d’hébergement Botanique, Mariusz, un sans-abri, déclare son amour de la Belgique et affirme toujours dormir avec son drapeau.
Au centre d’hébergement Poincaré, Marine, la psychologue écoute une dame inquiète pour son avenir. Elle confie son stress face à cette situation insensée.
Au réfectoire du centre Poincaré, les histoires de vie les plus diverses se croisent autour du repas. Un homme lit l’Echo.