Par H. G.
Des sites emblématiques du patrimoine mondial sont affecté par la mutation de notre environnement et le réchauffement climatique. Au Chili, au Pérou, en Tanzanie, au Bangladesh mais également en Irlande, l’Unesco a repéré cinq lieux touristiques qui risquent de disparaître à cause des conditions climatiques. Une plateforme a été mise en place expressément afin de donner des informations concrètes sur ce qui cloche là-bas, donner la parole aux autochtones et d’offrir des réponses concrètes.
Les statues mythiques du site de Rapa Nui, le nom indigène de l’île de Pâques, sont menacées à cause de la montée du niveau des eaux. Environ 90% des sites archéologiques abritant les Moaï, ces fameuses statues, se trouvent le long du littoral, ce qui les expose encore plus à la montée des eaux et accentue l’état d’urgence dans laquelle l’île se trouve.
Comme sur de nombreux sites, les touristes eux-mêmes représentent un grand danger pour l’île. En 2017, sa population comptait 7 750 habitants et 120 000 touristes. Mais la rareté de l’eau potable et la multiplication des déchets deviennent une véritable plaie pour le site. Il n’empêche que si les statues venaient à disparaître, cela aurait un impact désastreux sur la population locale et ses moyens de subsistance.
À Édimbourg, le niveau de la mer menace aussi l’imposant château. Non seulement cela fait monter le niveau des eaux souterraines qui se trouvent sous le château mais cela augmente aussi le risque des glissements de terrain et de l’érosion des sols. Autrement dit, c’est un risque pour la sécurité des touristes.
La hausse des précipitations est aussi réellement problématique pour le château principalement construit en grès poreux qui souffre des cycles intempestifs de mouillage et séchage.
À l’ancienne cité de mosquée de Bagerhat, au Bangladesh, le site est menacé par les inondations. Situées parmi les méandres du delta du Gange, les mosquées sont elles aussi victimes des montées des eaux. À certains endroits, la salinité est tellement élevée que cela endommage les bâtiments. Une montée des eaux de 88 centimètres placerait le site à l’intérieur de la zone saline menaçante.
Au final, cela a un effet d’efflorescence. C’est-à-dire que le sel contenu dans l’eau migre vers la surface d’un matériau poreux.
En Tanzanie, c’est le site de Kilwa Kiziwani qui doit trouver des solutions pour faire face aux changements climatiques. Cette cité portuaire est menacée par l’érosion côtière. En 2004, les ruines ont été placées sur la liste du patrimoine mondial en péril ce qui a permis au pays d’accéder à des ressources spéciales pour aider à sauvegarder ces sites spécifiques.
Ces dernières années, l’érosion côtière due aux changements climatiques et à l’utilisation des terres par les locaux a détruit certains sites archéologiques. Une mobilisation locale et internationale permet d’entretenir les lieux existants et de planter des palétuviers le long des côtes.
Cette fois, c’est les dangers de la sécheresse et des pluies qui menacent le site de Chan Chan, au Pérou. Cette ville du désert fabriquée de briques crues était l’ancienne capitale de l’empire Chimú et est visitée chaque année par plus de 100 000 personnes.
Au fil du temps, la cité a été de plus en plus sensible aux phénomènes météorologiques extrêmes provoqués par El Niño, un cycle climatique de l’océan Pacifique. Les précipitations accélèrent l’érosion du site également menacé par la montée des eaux des nappes phréatiques.