Par Frédéric Loore
Les chrétiens d’Irak étaient un million et demi en 2003. Ils ne sont plus que 250 000 aujourd’hui et l’exode vers une nouvelle terre promise en Europe et en Amérique du nord se poursuit. Les villages chrétiens de la plaine de Ninive, qui s’entend au nord de Mossoul, ont été en grande partie occupés par Daech durant plus de deux ans. Les réfugiés qui rentrent dans les villages libérés découvrent des habitations dévastées, des églises profanées, des existences ruinées. Ils tentent de reconstruire leur foyer et de se bâtir un avenir auquel beaucoup ne croient plus.
Pour Paris Match Belgique, la photographe du Collectif HUMA, Johanna de Tessières, s’est rendue sur place en compagnie de notre journaliste, Frédéric Loore. Voici son travail.
Habiba Gerges (64 ans) est une habitante de Batnaya, village chrétien de la plaine de Ninive, à 25 km de Mossoul. Exilée, elle revient pour la première fois dans sa maison dévastée.
L’église Saint-Georges dans Batnaya, entièrement profanée et couverte d’inscriptions qui sont autant de manifestes anti-chrétiens.
Batnaya où vivaient environ mille familles avant son invasion par Daech à l’été 2014. Il n’est plus qu’un champ de ruines.
Teleskeff, autre village chrétien où les habitants reviennent peu à peu, pour rebâtir leurs maisons et faire renaître la vie.
Le Père Aram, figure de la communauté chaldéenne, au milieu des combattants kurdes Peshmergas aux côtés desquels il a combattu Daech.
Les enfants de choeur de l’église Mar Qardagh à Al Qosh où officie le Père Aram.
7 heures du matin, église Mar Qardagh. Ces chrétiens chaldéens chantent la liturgie en araméen, la langue du Christ.
Le Père Aram espère à l’avenir ne plus devoir mener autre chose que le combat spirituel.
Attachés à leur foi, les chrétiens le sont aussi à leur terre en raison de leur présence bimillénaire dans l’ancienne Mésopotamie.
Les chrétiens de la plaine de Ninive appartiennent peut être à la dernière génération d’une longue lignée de croyants.
Père Salar, prêtre séculier et vicaire général de l’évêché d’Al Qosh.
Face aux incertitudes de l’avenir, les chrétiens tentent malgré tout de renouer avec leur vie communautaire d’avant
Brûlée par Daech, l’église de l’Immaculée Conception à Qaraqosh, le second plus grand édifice chrétien d’Orient, symbolise le martyre de la première ville chrétienne d’Irak.
Des miliciens chrétiens membres des Unités de protection de la plaine de Ninive (NPU).
Les djihadistes entraînaient au tir leurs jeunes recrues dans la cour de l’église de l’Immaculée Conception.
Le Père Supérieur Eid Charbel, membre du CSCO.
Un milicien NPU dans un tunnel creusé par Daech à 40 mètres sous terre dans le nord de Qaraqosh.
La croix qui domine Qaraqosh rappelle ses racines chrétiennes. 53 000 personnes la peuplaient avant son invasion par l’État islamique.
Les NPU quadrillent Qaraqosh toujours à la merci d’une attaque ou d’une tentative d’enlèvement.