Par Maxime Daix
Une douce lumière septentrionale éclaire les bâtiments couleurs vives du canal Nyhavn où sont amarrés voiliers et bateaux de pêche. Dans le vieux port, les mats blancs des navires tracent la balade qui longe l’eau se jetant dans le port de Copenhague où veille sereinement la (très) petite sirène. Au-dessus des passants en vélo et terrasses où l’on déguste des smørrebrød, les mouettes font résonner leur chant marin avant de s’éteindre pour laisser place au brouhaha joyeux de la nuit et ses terrasses chaleureuses.
Nous sommes à Copenhague, capitale du Danemark, ville design, harmonieuse, onéreuse, mais surtout gourmande. Voici nos quartiers pour y passer un « Hygge » moment.
S’il est un endroit où les Instagramers font le plus chauffer leur téléphone à Copenhague, c’est bien dans le vieux port de Nyhavn. Avec sa couronne de mâts de bateaux ourlée de ses maisons traditionnelles aux couleurs vives, le canal de Nyhavn fait craquer de par son charme authentique. S’y promener l’après-midi avec les nombreux badauds, terrasses et food trucks qui y foisonnent ou en fin de journée quand la lumière orangée du ciel embrasse les couleurs vives du port est grisant pour l’âme et surtout une sacrée envolée de likes pour les posts Insta.
Comme son nom l’indique, c’est l’ancien quartier des abattoirs de la ville. Les carcasses de viande ont laissé place à la gentrification et à la hype dans cette périphérie où bars et restaurants ont réussi à se réapproprier cette zone initialement industrielle. Le contraste entre sa configuration pratique initiale et son utilité finale ne manqueront pas de surprendre. Une zone branchée où il y est gai de côtoyer la nuit, voire les petites heures du matin.
D’emblée, sachez-le, la carte bancaire aura besoin de quelques étirements, claquage assuré sinon. Strøget est la rue commerçante piétonne la plus longue d’Europe, autant dire une épreuve pour tout accroc du shopping. Il est question de ne pas s’arrêter dans les enseignes internationales bien connues, cherchez directement des pièces scandinaves, so minimalist, qui ne feront pas de mal à la garde-robe un peu trop bigarrée. La suite se fera dans les magasins design « Hay » ou « Illus Bolighus », avant de s’arrêter au café Norden pour manger un smørrebrød, la délicieuse spécialité locale.
Bon, Copenhague, c’est (très) cher, c’est vrai. Ceci-dit, en contrepartie, les bons plans offerts par la capitale valent très clairement le détour, et c’est à Norrebrø que ça se passe. Un trench scandinave à la coupe parfaite pour seulement dix euros ou autre marque scandinave qui fera la différence sur soi, c’est que le quartier propose de VRAIS bons plans. Et si le shopping fatigue, il est toujours possible de se poser dans l’étonnant Superkillen, un parc totalement imaginé comme une œuvre d’art.
Il faut imaginer Ragnar Lothbrok assujettir une île et y semer grasse disgrâce et orgie alimentaire; bienvenue à Paper Island, le temple de la gourmandise. Une fois passé le pont-levis et le pied posé sur Copenhagen Street Food, se dresse un labyrinthe gastronomique composé de cabanons et food trucks en tous genres. Les gourmands se jetteront sur le burger à la bouillie de canard, ôde à la comfort food, tandis que les frugaux pourront se consoler dans le musée d’art contemporain qui se trouve également sur cette île. Art et bouffe, que demande le peuple ?
Que l’on soit fan ou non des parcs d’attraction, le Parc Tivoli est encore une douce particularité de la ville de Copenhague à découvrir. Occupant le plein centre de la capitale, avec ses grands huit qui côtoient les bâtiments historiques, le Parc Tivoli est un bel exemple d’équilibre entre élégance et fantaisie. La beauté de ce parc est telle, qu’elle a inspiré Walt Disney lui-même dans la conception de son parc bien connu. Au crépuscule, les milliers de lampions du parc s’allume, un paon se faufile entre les visiteurs, des notes de jazz proviennent de la scène qui borde le lac central, un grand carrousel lumineux danse à des dizaines de mètres au-dessus des têtes, et là, au milieu de ce joyeux maelstrom, notre âme d’enfant tutoie l’adulte en nous, et ça fait un bien fou.
Fonctionnant comme une communauté autogérée, la « Ville libre de Christianna » est une rare expérience libertaire toujours en activité. Fondée par une bande de hippies en 1971, Christianna, avec son rejet de l’autorité et son autogestion, évolue dans une toute autre réalité que le reste du pays. Les autorités absentes, vous pouvez fumer à l’intérieur des cafés (et l’herbe fait partie de l’équation), y construire votre propre maison sans réel titre de propriété ou encore y ouvrir une échoppe. Soit, à Christianna, on s’y sent libre, mais on s’y sent aussi très touriste, car avouons-le, au-delà son côté libertaire/punk/fucklesystème, la communauté de Christianna profite bien de son statut culte pour attirer les visiteurs.