Par Robin Tutenges
Tous les vendredis, un curieux manège s’installe dans l’un des gymnases d’une commune de la région bruxelloise. Une dizaine de jeunes et adultes viennent chaque semaine pour s’affronter … au sabre laser ! Ici, entraînement rime surtout avec plaisir, même si la pratique du sabre est loin d’être une chose facile. Découverte en images.
Il est 19h45, près du parc de Roodebeek à Woluwe-Saint-Lambert, quand une dizaine de personnes se rejoignent au compte-gouttes devant ce gymnase.
Ces entraînements, ouverts à tous, sont organisés par l’école de sabre laser LS4U. Elle a ouvert 5 académies en Belgique, dont une à Tournai, Bruxelles, Liège, Charleroi et Mons mais aussi une en France, à Lille.
En tenue de sport, la dizaine d’élèves présents ce vendredi soir commence l’entraînement par un échauffement d’environ 10 minutes. Courses, échauffement des poignets, de la nuque et des muscles du bras, tout est réalisé sous l’œil attentif de Nicolas, l’instructeur du cours.
Le cours commence et le maître donne les instructions. Il existe plusieurs étapes à franchir dans le maniement du sabre et, à l’instar du karaté et ses ceintures de couleurs, la couleur des t-shirt correspond ici à un grade. Ceux qui ont un t-shirt blanc sont au grade Shisho, avant de passer à celui de Makashi.
Nicolas surveille le moindre détail, jusqu’au positionnement des mains sur le manche du sabre. Il enseigne un style très particulier de maniement du sabre laser. L’école LS4U a en effet créé son propre style, ses propres techniques qui sont basées sur 5 piliers.
Le premier pilier est le Saberkata. C’est la maîtrise du sabre laser à partir de techniques d’attaque et de défense. Cet apprentissage est long et demande de connaître près de 42 mouvements du kata. Au début du cours, les élevés répètent leurs gammes au rythme de la voix de Nicolas.
Le deuxième pilier est lié à la pratique du sabre pour les enfants, quand le troisième correspond à de la gym rythmique avec sabre laser. Les deux derniers piliers sont la fabrication et la maintenance d’un sabre, ainsi que l’apprentissage de chorégraphies avec cet objet.
Pour faciliter la communication entre apprentis et enseignants, les différents mouvements ont des noms précis. Par exemple, quand le sabre fait un mouvement de rotation en étant parallèle au corps, c’est un Summa. L’attaque se dit Shim et la défense Rack. Ici, Dorian, un élève de 20 ans, répète son Summa.
Les combats commencent. Par groupes de deux, les élèves s’affrontent. Les niveaux varient, et les paires se constituent en fonction des grades et des affinités.
Les mouvements sont d’abord lents et millimétrés. Certains, comme ici, portent des gants pour avoir de meilleures sensations avec le sabre. Principalement constitué de plastique, leur prix varie entre 80 et 500 euros.
En file indienne, les élèves s’affrontent un à un. Les mouvements s’accélèrent. Sans casque ni protection, les techniques sont faites pour venir au contact de l’adversaire sans le blesser. C’est le principe du contrôle, qui est enseigné à LS4U.
Les sabres laser ont des couleurs différentes allant du bleu au rouge. Certains sabres font aussi du bruit lorsqu’ils sont en mouvement.
L’entraînement est intense. La pratique du sabre demande du cardio et de l’agilité. Quand l’un des deux combattants est touché, il crie : « kill » ou « touch », et le combat s’arrête.
Certains reprennent des forces sur les bancs du gymnase.
L’âge varie, entre 14 et 70 ans pour le plus âgé, mais tous les pratiquants du sabre sont les bienvenus. À ce cours-ci, il y a quelques femmes, dont une mère et sa fille et une petite dizaine de garçons.
Les sabres laser fonctionnent avec des piles, et seul un élève du cours a fabriqué lui-même, à partir de pièces détachées, son sabre. Selon les membres du cours, l’avantage d’avoir son propre sabre est de pouvoir pratiquer chez soi.
C’est au tour de Nicolas, l’instructeur, de montrer sa technique. Tous le regardent manier ses deux sabres.
Des duels s’engagent. Seuls sur la piste, élèves et maîtres s’affrontent devant les autres. Ainsi, ils s’entraînent notamment pour les compétitions qui ont lieu une fois par an.
Plusieurs duels à trois rythment la fin du cours. Ici, les participants cherchent à se dépenser, s’amuser mais aussi à atteindre une certaine technique et précision dans leurs gestes.
Les deux instructeurs du cours, Nicolas et Antoine, s’affrontent. Le combat est spectaculaire et ils se déplacent dans tout le gymnase.
Le cours se termine. Les élèves joignent une dernière fois leur sabre avant de les remettre dans leur protection. Ils devront patienter encore une semaine avant de croiser à nouveau le laser !