Par Rédaction Paris Match Belgique
« Ceci est notre terre ». C’est, en résumé, le message que des centaines d’indigènes ont tenté de faire passer à Brasilia mardi 25 avril, comme chaque année. Un message qui s’est perdu dans la fumée des lacrymogènes des forces de l’ordre, lancés alors que les « indiens » tentaient d’entrer, de force, au Congrès national.
C’est une triste tradition, pour les indigènes des terres brésiliennes : chaque année, plusieurs tribus se rendent à Brasilia pour une marche pacifique, afin de protester pour la sauvegarde de leurs droits de sol.
Les protestations de mardi se sont concentrées sur une nouvelle législation qui donnerait au Congrès brésilien le dernier mot quant aux limites des territoires autochtones. Ces frontières risqueraient dès lors d’être profondément influencées par le lobby agroalimentaire, très présent dans le pays.
Le lobby de l’agro-business tente de détruire nos droits en transformant le Brésil en grenier du monde et en finir avec notre biodiversité.
Selon les manifestants, 13 membres de ces tribus ont été tués l’année dernière dans des conflits opposant indigènes, fermiers et propriétaires de ranchs à travers le pays, mais plus précisément dans la région de l’Amazone. Celle-ci est considérée par beaucoup comme une terre « sans loi », où des mercenaires sont engagés pour repousser les indigènes hors des limites de leurs territoires, particulièrement riches en ressources naturelles.
La situation a dégénéré à Brasilia quand les manifestants ont tenté d’atteindre la rampe d’accès menant au Congrès. Les forces de police ont alors tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes vers les hommes, souvent torse-nu, qui tentaient d’entrer dans le bâtiment.
Les altercations se sont éteintes à la tombée de la nuit, alors que certains indigènes souffraient de blessures légères.