Par Rédaction Paris Match Belgique
Au cinquième jour de la mobilisation des indépendantistes catalans contre la condamnation de leurs dirigeants par la justice espagnole, Barcelone se prépare à un vendredi explosif, jour de « grève générale » en Catalogne.
Depuis ce lundi, des milliers de séparatistes protestent contre les lourdes peines de neuf à treize ans de prison infligées à leurs leaders pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017.
Mardi et mercredi, Barcelone avait vécu de véritables scènes de guérilla urbaine entre manifestants et policiers après de premiers heurts lundi lors du blocus de l’aéroport par des milliers de personnes. Résultat : 96 personnes blessées dans quatre villes de Catalogne en ce troisième jour de mobilisation, dont 58 rien qu’à Barcelone.
Jeudi, au quatrième jour de la mobilisation des indépendantistes catalans contre la condamnation de leurs dirigeants par la justice espagnole, une manifestation, à l’appel des militants radicaux des Comités de Défense de la République (CDR), avait réuni environ 13 000 personnes après une manifestation étudiante ayant rassemblé 25 000 personnes dans l’après-midi.
« Les actions que nous menons depuis plusieurs jours sont dues à l’impuissance que nous ressentons car l’Etat espagnol persiste dans son refus (de l’indépendance) et ses menaces et l’Europe dans son silence », a expliqué à l’AFP David, comptable de 23 ans qui n’a pas donné son nom de famille.
De jeudi à vendredi, une nouvelle nuit de tensions a secoué Barcelone. Des centaines de jeunes, criant « Indépendance », ont monté des barricades enflammées dans le centre chic de la grande métropole catalane et lancé des cocktails molotov sur les forces de l’ordre qui pour leur part ont tiré des balles en mousse sur les manifestants.
Vendredi, jour de « grève générale » en Catalogne, des « marches de la liberté » parties de toute la région doivent en effet converger à Barcelone pour une grande manifestation prévue à 15h. Ce cinquième jour s’annonce comme le point d’orgue de la mobilisation contre les lourdes condamnations infligées lundi aux leaders séparatistes pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017.
Nées de la frustration d’une partie de la base indépendantiste, deux ans après l’échec de la tentative de sécession de 2017, ces violences marquent un tournant pour le mouvement séparatiste qui s’est toujours targué d’être non-violent.