Par Josephine Christiaens
Les homosexuels seraient “le diable” dont il faudrait “se débarrasser”, déclarait le président tchétchène Ramzan Kadyrov interrogé le 14 juillet dernier par la chaîne américaine HBO sur les persécutions dont les gays sont victimes dans son pays.
Des propos nauséabonds qui résonnent encore avec les persécutions commises chaque jour à travers le monde à l’encontre la communauté LGBTQ.
Ce mercredi 9 novembre, Amnesty International s’alarme de la situation des homosexuels en Egypte dénonçant un projet de loi criminalisant l’homosexualité dans le pays.
Si le droit égyptien ne pénalise pas encore l’homosexualité en tant que telle, les tribunaux du pays parlent de « débauche » ou de « prostitution » pour condamner les homosexuels.
Ce mercredi 9 novembre, Amnesty International s’alarme d’un « revers pour les droits de l’Homme« en Egypte suite à un projet de loi qu’elle juge « profondément discriminatoire ».
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Un texte proposé en octobre dernier par plusieurs députés égyptiens prévoit des peines d’un à trois ans d’emprisonnement pour les personnes de même sexe ayant eu des relations sexuelles. « Un autre coup de grâce porté aux droits sexuels en Egypte », a déclaré l’association.
Ces dernières semaines, une vague de répression contre la communauté LGBTQ a été menée dans le pays. D’après Amnesty, 70 personnes ont été arrêtées par les forces de police. Le 19 novembre, rapporte l’AFP, un tribunal pénal du Caire devra se prononcer sur le sort de 17 personnes accusées de « débauche sexuelle ».
Voici maintenant plusieurs mois que le sort réservé aux homosexuels tchétchènes inquiète la communauté internationale.
Depuis les révélations glaçantes du journal russe indépendant Novaïa Gazeta, il y a trois mois, de plus en plus d’homosexuels témoignent des horreurs dont ils sont victimes. Arrêtés, enfermés, torturés… Selon le président de l’association Russian LGBT Network, ils seraient déjà plusieurs centaines à subir ce triste sort, six auraient notamment été tués.
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Interrogé sur « les présumés arrestations, enlèvements et tortures d’homosexuels en Tchétchénie », Ramzan Kadyrov continue d’assurer que, dans la république du Caucase, « il n’y a pas de gens comme cela ».
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Interrogé par la chaîne américaine HBO le 14 juillet dernier, le président tchétchène répondait pour la première fois aux accusations à un média outre-Atlantique. Visiblement agacé par les questions de l’entretien qui, pour lui, « n’ont pas de sens« , le chef d’État allié de Vladimir Poutine a ajouté : « S’il y a des gays [en Tchétchénie], emportez-les au Canada. Plaise à Dieu, prenez-les pour qu’on n’en ait pas ici. Pour purifier notre sang. S’il y en a, prenez-les. »
Des propos abjects qui ne laissent plus grands doutes sur la volonté du président de la république du Caucase d’orchestrer un véritable génocide homophobe.
En Équateur, il existerait près de 200 « cliniques » dédiées à la « guérison » de l’homosexualité. Des centres qui existent dans un flou juridique, et où le traitement n’est rien d’autre que de la torture, entre privations de nourriture et « viols curatifs ».
Cette réalité sordide, la photographe Paola Paredes a voulu la dénoncer en images après s’être infiltrée dans une de ces cliniques. « En Équateur, 80% de la population est catholique et jusqu’en 1997, les relations homosexuelles étaient illégales et punissables de quatre à huit ans de prison », explique la jeune équatorienne.
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Une série photo glaçante pour sensibiliser les jeunes sur le sort des homosexuels équatoriens et mettre fin à ces établissements honteux.
Pour beaucoup d’Équatoriens, l’homosexualité reste une maladie, une addiction qu’on peut guérir en s’y prenant avec discipline. (…) La torture est monnaie courante, avec des cordes ou bien carrément en affamant ou en frappant les « patients ». Le pire : les « viols curatifs » dont le spectre hante les patientes.
C’est Amnesty International qui tirait la sonnette d’alarme, en mai dernier, sur la traque anti-gays menée au sein de l’armée sud-coréenne.
Après la condamnation d’un soldat accusé d’avoir eu des relations sexuelles avec un militaire du même sexe, plusieurs dizaines de militaires sud-coréens auraient été inculpés en raison de leur homosexualité. Petit à petit, l’armée sud-coréenne tenterait d’expulser toute personne homosexuelle de ses rangs, afin que « la communauté militaire reste saine ».
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Si la Corée du Sud n’interdit pas l’homosexualité à ses citoyens, elle n’en reste pas moins conservatrice et dirigée par un président ayant récemment déclaré qu’il « n’aimait pas ça [l’homosexualité] » et qu’il n’aurait « aucune intention » de légaliser le mariage pour tous.
La loi estime que les relations sexuelles entre les soldats sont des « comportements honteux », semblables à des agressions sexuelles.
Aux Philippines, les élèves LGBT sont victimes de harcèlement physique et verbal, d’agressions sexuelles et de cyber-intimidation, révélait Human Rights Watch dans un rapport en juin dernier.
Malgré une loi anti-harcèlement en place depuis 2013, « les élèves LGBT aux Philippines souvent sont tournés en ridicule et même victimes de violence », explique-t-on chez Human Rights Watch.
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Devant l’ampleur des violations perpétrées à l’encontre des élèves lesbiens, homosexuels, bisexuels et transgenres dans l’enseignement secondaire, le gouvernement semble laisser faire. Une discrimination et un manque de soutien qui remettent en cause leur droit à l’éducation.
Les élèves transgenres doivent respecter une longueur de cheveux réglementaire et « appropriée » pour leur sexe assigné à la naissance.
En Tanzanie, la répression de l’homosexualité menée par le gouvernement est en train de virer à la chasse aux sorcières.
Entres autres, défendre le droit des homosexuels pourrait bientôt devenir un crime. C’est en tous cas ce que laissaient entendre les propos du ministre de l’Intérieur du pays, Mwigulu Nchemba, lancés en juin dernier.
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L’été dernier, la ministre tanzanienne de la Santé, Ummy Mwalimu faisait interdire l’importation de lubrifiant dans le pays, sous prétexte que ces dernier « encourageaient les rapports homosexuels » – illégaux dans le pays – et la propagation du VIH. En février dernier, le ministère de la Santé faisait fermer des dizaines de centres de santé privés spécialisés dans la lutte contre le sida afin de lutter « contre tous les groupes soutenant l’homosexualité dans notre pays ».
Ce samedi 16 septembre, la Tanzanie a arrêté 20 homosexuels, dont douze femmes et huit hommes. « Ces personnes sont impliquées dans des activités homosexuelles. Nous les avons arrêtés et nous sommes en train de les interroger. La police ne peut pas fermer les yeux sur cette pratique », a déclaré le commandant régional de la police, Hassan Ali Nasri.
En Tanzanie, l’homosexualité est passible d’une peine de prison à vie. Or si elles étaient tolérantes par le passé, les autorités exécutent de plus en plus de condamnations.
Selon Amnesty International, la Tanzanie fait partie des 38 pays d’Afrique où l’homosexualité est illégale. Au Soudan, en Somalie et en Mauritanie, être gay conduit même à la peine de mort.