Par Camille Vernin
À New Delhi, on recourt à des crémations de masse suite au rebond soudain de la pandémie de Covid-19, alors que les morgues des hôpitaux n’ont plus de place pour accueillir les corps des victimes.
Le pays compte 1,4 milliard d’habitants et bat quotidiennement des records de cas de Covid-19. Au point que son système de santé craque sous le flot des malades. Dimanche, l’Inde a recensé sur 24 heures près de 350 000 nouvelles contaminations et 2 767 décès.
Les experts estiment que les chiffres pourraient en réalité être plus élevés et attribuent cette nouvelle vague à une « double mutation » du virus ainsi qu’à plusieurs événements de masse qui ont eu lieu récemment, comme la fête religieuse hindoue Khumb Mela qui avait rassemblé des millions de pèlerins.
La situation en Inde est « plus que déchirante », a déclaré lundi le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.
« J’ai vu trois cadavres en six minutes », raconte Ravi Kumar, qui a réussi à faire admettre son grand-père de 80 ans à l’hôpital après avoir attendu toute la nuit devant, rapporte L’Obs.
Faute de place, on brûle les corps dans la rue, dans les jardins, dans les parcs publics. « Le bois manque. Les cimetières creusent des fosses », rapporte Le Monde.
Cette situation a entraîné l’annonce d’une aide d’urgence par plusieurs pays, notamment l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, les États-Unis et même le Pakistan, son rival de toujours.
L’arrivée en Inde de respirateurs et de matériels d’oxygénothérapie à bord du premier des neuf avions britanniques commence à concrétiser les promesses internationales en la matière.
Fin de janvier, l’Inde comptait à peine 9 000 contaminations quotidiennes. Suite à un relâchement au mois de février, les Indiens ont envahi les lieux publics, les avions étaient pleins. Quelques semaines entre mars et avril ont suffit à créer un véritable tsunami dans tout le pays.